ZICO |
Baie des Escoumins et Grandes-Bergeronnes Les Escoumins, Québec |
Résumé de Site |
QC084 |
Latitude Longitude |
48,329° N 69,427° O |
Altitude Superficie |
0 - 3 m 339,55 km² |
Habitats:
marais salant ou saumâtre, vasière saline, haute mer, falaise côtière ou littoral rocheux, falaise ou rivage rocheux (intérieur)
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Usages:
Conservation de la nature et recherche, Pêcheries ou aquaculture, Chasse, Loisir et tourisme
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Menaces potencielles ou existantes:
pollution industrielle, déversements d'hydrocarbures
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Catégorie: significative au niveau mondial: espèce(s) grégaire(s), significative au niveau national: espèce(s) grégaire(s), concentrations d'oiseaux aquatiques ou marins coloniaux |
Status de protection: Habitat faunique – Aire de concentration d'oiseaux aquatiques (Québec), Habitat faunique – Colonie d'oiseaux (Québec), Parc marin (provincial et fédéral) |
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Description du site
Le site s'étire le long de la rive nord du fleuve Saint-Laurent, à partir du village de Grandes-Bergeronnes jusqu'à la pointe du Moulin, au nord du village des Escoumins. Le littoral est généralement rocheux, sauf dans le secteur des Escoumins où l'on retrouve d'importantes vasières qui peuvent atteindre jusqu'à 1 km de largeur lors des plus basses marées. Le site comprend également les îlots et les rochers, ce qui inclut les îlots Boisés, la Petite et la Grande Caye à Brisson, les rochers Bare et l'îlot des Bergeronnes. Il est à noter que quatre espèces de baleines à statut précaire fréquentent les eaux du secteur.
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Oiseaux
Le site accueille d'importants groupes d'oiseaux aquatiques, et sept de ces espèces sont présentes en nombre significatif. On peut ainsi y observer un grand nombre de Bernaches cravants : un maximum de 5500 oiseaux a déjà été dénombré en 1986, ce qui représente 4 % de la population de l'Atlantique (s.e. bernicla) et plus de 1 % de la population nord-américaine pour cette espèce.
Trois espèces de canards se retrouvent également en nombre significatif à cet endroit, et ce, à différentes périodes de l'année. On compte ainsi un nombre significatif au niveau mondial de Canards noirs, avec jusqu'à 5000 individus à avoir été recensés à l'automne et 3200, en hiver, ce qui équivaut, dans les deux cas, à plus de 1 % de la population pour cette espèce. Le Garrot d'Islande est aussi parfois présent en nombre significatif au niveau continental, comme ce fut le cas au cours de l'hiver 1978 lorsque 60 individus furent dénombrés, un chiffre qui représente près de 2 % de la population de l'Est pour cette espèce. Enfin, bien que le nombre d'Eiders à duvet (s.e. dresseri) qui nichent sur les rochers Bare soit peu élevé, celui-ci augmente de façon considérable au cours de l'été quand une partie de la population de cette espèce se retrouve sur les eaux du secteur. C'est ainsi qu'en juillet 1996, 2500 oiseaux ont été recensés, ce qui correspond à 2 % de la population pour cette espèce.
À l'automne, le site est également visité par plus de 10 000 laridés. Le Goéland argenté compose une bonne partie de ce nombre, surtout comme en 1980 lorsque 8000 individus de cette espèce furent rapportés, ce qui équivaut à environ 3 % de la population nord-américaine pour cette espèce. Le site est aussi reconnu comme étant l'un des meilleurs endroits au Québec pour assister à la migration de la Mouette de Bonaparte. Enfin, au cours de l'hiver, le site est également fréquenté par le Goéland arctique (jusqu'à 1250 individus recensés, ce qui représente 6 % de la population mondiale pour cette espèce) et le Goéland bourgmestre (300 individus observés, ce qui correspond à 1,5 % de la population nord-américaine pour cette espèce).
La baie des Escoumins attire aussi les limicoles à l'automne; le Bécasseau sanderling (500 individus en 1978), le Bécasseau semipalmé (300 individus en 1979), le Pluvier semipalmé (300 individus en 1996), le Pluvier argenté (100 individus en 1985) et le Bécasseau minuscule (100 individus en 1977) figurant parmi les espèces qui y sont les plus régulièrement observées.
Le site est aussi régulièrement utilisé par quelques milliers de Bernaches du Canada et de Grandes Oies des neiges au printemps. Quant au Garrot à oeil d'or, à l'Harelde kakawi et à la Macreuse à front blanc, ils comptent parmi les espèces communes qui fréquentent le site à différentes périodes de l'année. Enfin, en plus des eiders, la baie des Escoumins héberge un petit nombre d'autres espèces nicheuses, soit le Goéland marin, la Mouette tridactyle, le Cormoran à aigrettes, le Grand Héron et le Bihoreau gris. En 1995, 823 couples de Goélands argentés ont aussi été rapportés à différents endroits le long de la côte.
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IBA Criteria |
Espèce↓ T | A | I |
Liens |
Date |
Saison |
Nombre |
G |
C |
N |
Bécasseau violet |
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2019 |
FA |
450 |
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✔ |
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Bécasseau violet |
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2002 - 2017 |
WI |
200 - 320 |
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✔ |
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Bernache cravant |
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1978 - 1994 |
SP |
2 700 - 5 500 |
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✔ |
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Canard noir |
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1964 |
FA |
5 000 |
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Canard noir |
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1975 |
WI |
7 000 |
✔ |
✔ |
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Eider à duvet |
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2017 |
FA |
10 000 |
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Faucon pèlerin |
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2010 |
FA |
10 |
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Garrot d'Islande |
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2008 - 2019 |
FA |
40 - 150 |
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✔ |
Garrot d'Islande |
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2011 - 2020 |
SP |
34 - 160 |
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✔ |
Garrot d'Islande |
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1970 - 2020 |
WI |
34 - 255 |
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✔ |
Goéland arctique (kumlieni/glaucoides) |
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1980 - 1984 |
WI |
1 000 - 1 250 |
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✔ |
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Goéland argenté |
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1987 - 1988 |
FA |
2 800 - 3 000 |
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Goéland argenté |
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1986 - 1990 |
SP |
3 000 |
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Goéland argenté |
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1980 - 1986 |
WI |
3 250 - 8 000 |
|
✔ |
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Goéland marin |
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1984 |
SP |
2 000 |
|
✔ |
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Mergule nain |
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1999 - 2011 |
FA |
8 - 468 |
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✔ |
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Mergule nain |
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2003 |
WI |
2 000 |
|
✔ |
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Mouette de Bonaparte |
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2013 - 2020 |
FA |
3 000 - 6 000 |
✔ |
✔ |
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Mouette de Bonaparte |
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2020 |
SU |
3 200 |
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Mouette pygmée |
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1990 - 2020 |
FA |
2 - 10 |
|
✔ |
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Mouette pygmée |
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2003 |
SP |
2 |
|
✔ |
|
Mouette pygmée |
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1993 - 2020 |
SU |
2 - 7 |
|
✔ |
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Petit Pingouin |
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2018 |
FA |
800 |
|
✔ |
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Petit Pingouin |
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2019 |
SP |
636 |
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Plongeon catmarin |
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1993 - 2006 |
FA |
646 - 700 |
|
✔ |
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Puffin des Anglais |
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2009 |
FA |
4 |
|
✔ |
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Quiscale rouilleux |
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1995 - 2020 |
FA |
27 - 100 |
✔ |
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Quiscale rouilleux |
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2000 - 2020 |
SP |
25 - 1 099 |
✔ |
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Note: les espèces en gras dans ce tableau indiquent que le nombre maximum d'oiseaux à ce site excède au moins l'un des seuils de population (national, continental ou global). Il se peut que le site ne se qualifie pas à ce niveau de ZICO se nombre maximum correspondait à une observation exceptionnelle ou à une donnée historique.
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Enjeux de conservation
La partie ouest du site se situe à l'intérieur des limites du Parc marin du Saguenay?Saint-Laurent. La section concernant la baie des Escoumins ne fait pas partie du parc. Les risques qu?un déversement d?hydrocarbures se produise demeurent toujours présents étant donné le nombre important de navires qui empruntent la voie maritime du Saint-Laurent. Une telle catastrophe aurait des conséquences désastreuses sur les populations d?oiseaux aquatiques qui peuplent le secteur. Il est aussi à noter que les sédiments présents sur le site sont contaminés, bien qu?aucune étude n?ait été entreprise afin de connaître les effets de cette contamination sur l'environnement. La municipalité des Bergeronnes déverse toujours ses eaux usées dans la rivière, ce qui constitue aussi une autre source de pollution pour la zone entre l'embouchure de la rivière et la pointe à John.
En 2013, le quai des Bergeronnes a été entièrement revitalisé et il ne semble pas que la population de canards ait été affectée. Néanmoins, ceux-ci ont préférentiellement occupé l'autre rive de l'embouchure de la rivière durant les travaux. De même, aucun impact significatif sur les oiseaux n?a été observé suite à la destruction du barrage de la rivière Escoumins.
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Habitat du Poisson
Le paysage du secteur est composé de marais salés, d'estrans rocheux, d'estrans vaseux, d'estuaires de rivières et de longues plages de sable. La rencontre des eaux froides et bien oxygénées, avec les eaux plus chaudes du Saint-Laurent, entraîne une biodiversité sous-marine hors du commun. Plusieurs espèces marines sont exploitées commercialement, tels le buccin commun, la mye commune, l'oursin vert, la mactre de Stimpson, le crabe des neiges et le hareng atlantique. En outre, la cueillette de la mye commune lors des marées basses est une activité récréative répandue dans l'ensemble de la région de la Côte-Nord. La rive nord de l'estuaire héberge également une variété d'espèces pélagiques occupant un rôle important dans la chaîne alimentaire, tels le capelan et l'éperlan arc-en-ciel qui sont aussi pêchés de manière récréative.
L'habitat du poisson est touché par l'érosion côtière, le développement résidentiel, le harnachement de rivières et la villégiature. De plus, la présence d'industries affecte la qualité de l'eau par le rejet de substances polluantes. Le Saumon atlantique est sujet à la contamination par bioaccumulation des résidus d'alumineries.
Principales espèces présentes : Capelan Crabe des neiges Hareng atlantique Mactre de Stimpson Mye commune Oursin vert Saumon atlantique
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Flore
La salinité des eaux du Saint-Laurent conditionne fortement la flore des habitats côtiers de la région. Les marais salés sont dominés par la spartine étalée, la spartine pectinée, le fétuque rouge et le carex paléacé. On y retrouve également, dans des proportions variables, une panoplie de plantes typiques du littoral estuarien : gesse maritime, livèche écossaise, Caquillier édentulé, glauce maritime, etc. Dans les zones submergées où le substrat est fin et le courant faible croît la zostère marine. Les herbiers de zostère abritent une biodiversité étonnante : mollusques, crustacés, poissons… qui attirent leur lot de prédateurs. De nombreux oiseaux piscivores, tel le grand héron, viennent y pêcher leur repas. La bernache cravant, quant à elle, entretient un lien étroit avec ce milieu puisque les parties souterraines de la zostère marine sont à la base de sa diète.
La perte d'habitats, que ce soit en raison d'interventions humaines (drainage des milieux humides, constructions de routes, étalement urbain, etc.) ou causée par des phénomènes naturels (érosion côtière), cause des pressions importantes pour la flore. De même, la pollution des eaux et les risques de déversements d'hydrocarbures demeurent des enjeux préoccupants pour la flore et la faune du secteur.
Principales espèces présentes : Caquillier édentulé Carex paléacé Fétuque rouge Gesse maritime Glauce maritime Livèche écossaise Spartine étalée Spartine pectinée Zostère marine
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