ZICO |
Barre de Portneuf Sainte-Anne-de-Portneuf, Québec |
Résumé de Site |
QC083 |
Latitude Longitude |
48,615° N 69,095° O |
Altitude Superficie |
0 - 10 m 4,83 km² |
Habitats:
forêt de conifères (tempérée), arbustes ou brousailles, marais salant ou saumâtre, rivière à marées ou estuaire, vasière saline, dune de sable ou plage (côtière)
|
Usages:
Chasse, Loisir et tourisme
|
Menaces potencielles ou existantes:
dérangement des oiseaux, draguage et canalisation, digue ou barrage, chasse, pollution industrielle, déversements d'hydrocarbures, loisir et tourisme
|
Catégorie: significative au niveau mondial: concentrations de limicoles |
Status de protection: Plan de conservation des ZICO terminé ou en progrès |
|
Description du site
La barre de Portneuf est une bande de sable qui débute au sud de l'embouchure de la rivière Portneuf et s'étire sur 4,5 km vers le sud, à l'intérieur de l'estuaire moyen du Saint-Laurent. La largeur maximum de la barre atteint 250 m. La portion qui s'étend entre la barre et la côte forme une baie qui est inondée à marée haute. À marée basse, les deux tiers de la baie se couvrent de vasières et le tiers est occupé par un marais salant où domine la spartine. Quant à la végétation de la barre, elle se compose d'espèces xériques caractéristiques des milieux sablonneux, principalement d'élymes des sables (partie médiane) et de petits peuplements de conifères et d'aulnes (dans les secteurs plus élevés).
|
Oiseaux
Le site de la barre de Portneuf constitue probablement un des plus importants secteurs de repos pour les limicoles dans l'estuaire du Saint-Laurent lors de la migration automnale. Pour cette raison, il s'avère aussi un des lieux les plus appréciés des ornithologues. En août, durant le pic migratoire des Bécasseaux minuscules, par exemple, il n'est pas rare que les observateurs puissent compter plus de 750 oiseaux de cette espèce quotidiennement.
Jusqu'à présent, plus de 25 espèces de limicoles ont été recensés à ce site, et, lors du plus grand décompte journalier, 8832 oiseaux y ont été dénombrés (21 août 1995). Pour la même année, le nombre total de limicoles a été estimé à 182 501 oiseaux-jours; cette valeur peut être utilisée comme une estimation du nombre réel de limicoles fréquentant le site en assumant que les oiseaux comptés sont des individus différents à chaque jour.
En ce qui concerne le plus grand nombre d'individus observés par espèce au cours d'une journée, c'est le Bécasseau semipalmé qui remporte la palme avec 7000 individus recensés les 22 et 23 août 1994 (116 925 oiseaux au total pour 1995). Le Bécasseau à croupion blanc se retrouve également en grand nombre avec plus de 1000 individus présents (plus de 500 individus sont observés régulièrement chaque jour) lors de son long pic migratoire qui s'étend du début d'août à la mi-septembre. Le Pluvier argenté fréquente également le secteur du début de l'été au mois d'octobre et présente un pic migratoire durant la seconde moitié du mois d'août. Durant cette période, jusqu'à 650 individus par jour peuvent y être dénombrés et de 500 à 600 oiseaux y sont observés régulièrement.
Parmi les autres espèces communes qui fréquentent le site, on compte le Pluvier semipalmé, le Tournepierre à collier, les Bécasseaux maubèche et sanderling ainsi que le Grand et le Petit Chevalier. Le site accueille également un certain nombre de Pluviers bronzés, de Bécasseaux à poitrine cendrée, de Baird, minuscules et variables, de Courlis corlieux, de Barges hudsoniennes et de Bécassins roux. Parmi les espèces rares, on retrouve la Barge marbrée ainsi que les Bécasseaux d'Alaska et roussâtre.
En plus des limicoles, le site héberge un grand nombre de laridés et de sternes qui se regroupent sur le sable pour nicher ou s'y reposer. La barre de Portneuf, ainsi que celle située près de Pointe-Lebel, sont également reconnues comme étant les deux seuls endroits côtiers qui sont fréquentés régulièrement par le Labbe parasite, qui s'en approche surtout pour chasser les limicoles.
|
|
IBA Criteria |
Espèce↓ T | A | I |
Liens |
Date |
Saison |
Nombre |
G |
C |
N |
Bécasseau à croupion blanc |
|
1993 |
FA |
9 935 |
|
|
|
Bécasseau maubèche |
|
1993 |
FA |
1 459 |
|
✔ |
|
Bécasseau minuscule |
|
1993 |
FA |
5 987 |
|
|
|
Bécasseau sanderling |
|
1990 - 2017 |
FA |
2 500 - 7 170 |
✔ |
✔ |
|
Bécasseau semipalmé |
|
1993 |
FA |
58 282 |
✔ |
✔ |
|
Harle huppé |
|
2013 |
SP |
2 500 |
|
✔ |
|
Macreuse à ailes blanches |
|
2016 |
FA |
5 000 |
|
✔ |
|
Macreuse à bec jaune |
|
1994 - 2015 |
FA |
5 000 - 8 000 |
|
✔ |
|
Macreuse à bec jaune |
|
1995 |
SP |
10 000 |
|
✔ |
|
Macreuse à bec jaune |
|
2018 |
SU |
4 000 |
|
✔ |
|
Macreuse à front blanc |
|
2013 - 2016 |
FA |
6 000 - 10 000 |
✔ |
✔ |
|
Pluvier argenté |
|
1990 - 1993 |
FA |
2 500 - 9 032 |
✔ |
✔ |
|
Pluvier semipalmé |
|
2018 |
SP |
1 400 |
|
|
|
Tournepierre à collier |
|
1993 |
FA |
2 706 |
|
✔ |
|
Note: les espèces en gras dans ce tableau indiquent que le nombre maximum d'oiseaux à ce site excède au moins l'un des seuils de population (national, continental ou global). Il se peut que le site ne se qualifie pas à ce niveau de ZICO se nombre maximum correspondait à une observation exceptionnelle ou à une donnée historique.
|
|
|
Enjeux de conservation
Les véhicules tout terrain constituent la principale menace pour les oiseaux et la végétation du site de la barre de Portneuf; l'accès à la bande de sable n'étant en effet possible qu'à pied, en véhicules tout terrain ou par bateau. À plus grande échelle, il est à considérer que certaines agences hydro-électriques s'affairent présentement à promouvoir la dérivation d'un cinquième du débit de la rivière Portneuf. Une telle dérivation provoquerait à coup sûr des changements au niveau du phénomène naturel qui assure le maintien de la bande de sable. Jusqu'à présent, le site ne fait l'objet d'aucune protection, mais il est à noter que les habitants du village de Sainte-Anne-de-Portneuf travaillent actuellement à faire la promotion du site comme étant un important lieu de récréation pour les amateurs d'oiseaux.
|
Habitat du Poisson
Le paysage du secteur est composé de marais salés, d'estrans rocheux, d'estrans vaseux, d'estuaires de rivières et de longues plages de sable. La rencontre des eaux froides et bien oxygénées, avec les eaux plus chaudes du Saint-Laurent, entraîne une biodiversité sous-marine hors du commun. Plusieurs espèces marines sont exploitées commercialement, tels le buccin commun, la mye commune, l'oursin vert, la mactre de Stimpson, le crabe des neiges et le hareng atlantique. En outre, la cueillette de la mye commune lors des marées basses est une activité récréative répandue dans l'ensemble de la région de la Côte-Nord. La rive nord de l'estuaire héberge également une variété d'espèces pélagiques occupant un rôle important dans la chaîne alimentaire, tels le capelan et l'éperlan arc-en-ciel qui sont aussi pêchés de manière récréative.
L'habitat du poisson est touché par l'érosion côtière, le développement résidentiel, le harnachement de rivières et la villégiature. De plus, la présence d'industries affecte la qualité de l'eau par le rejet de substances polluantes. Le Saumon atlantique est sujet à la contamination par bioaccumulation des résidus d'alumineries.
Principales espèces présentes : Capelan Crabe des neiges Hareng atlantique Mactre de Stimpson Mye commune Oursin vert Saumon atlantique
|
Flore
La salinité des eaux du Saint-Laurent conditionne fortement la flore des habitats côtiers de la région. Les marais salés sont dominés par la spartine étalée, la spartine pectinée, le fétuque rouge et le carex paléacé. On y retrouve également, dans des proportions variables, une panoplie de plantes typiques du littoral estuarien : gesse maritime, livèche écossaise, Caquillier édentulé, glauce maritime, etc. Dans les zones submergées où le substrat est fin et le courant faible croît la zostère marine. Les herbiers de zostère abritent une biodiversité étonnante : mollusques, crustacés, poissons… qui attirent leur lot de prédateurs. De nombreux oiseaux piscivores, tel le grand héron, viennent y pêcher leur repas. La bernache cravant, quant à elle, entretient un lien étroit avec ce milieu puisque les parties souterraines de la zostère marine sont à la base de sa diète.
La perte d'habitats, que ce soit en raison d'interventions humaines (drainage des milieux humides, constructions de routes, étalement urbain, etc.) ou causée par des phénomènes naturels (érosion côtière), cause des pressions importantes pour la flore. De même, la pollution des eaux et les risques de déversements d'hydrocarbures demeurent des enjeux préoccupants pour la flore et la faune du secteur.
Principales espèces présentes : Caquillier édentulé Carex paléacé Fétuque rouge Gesse maritime Glauce maritime Livèche écossaise Spartine étalée Spartine pectinée Zostère marine
|
|