ZICO Marais de Pointe-au-Père
Rimouski, Québec
Résumé de Site
QC041 Latitude
Longitude
48,501° N
68,487° O
Altitude
Superficie
0 - 3 m
46,81 km²
Habitats:
Autres zones urbaines et industrielles, Parcs urbains et jardins, Récifs et îlots, Falaise côtière/littoral rocheux, Vasière/salines/littoral sableux , Marais salés/marais saumâtre, Dunes de sable/plages de sable, Plages de galets/littoral rocheux, Forêt boréale coniférienne (ou résineuse), Forêt galerie riveraine, Prairies humides , Eaux libres/zone pélagique, Arbustaie - riveraine, Marais et marécages, Rivière, Ruisseau
Usages:
Conservation de la nature et recherche, Chasse, Loisir et tourisme
Menaces potencielles ou existantes:
remplissage des terres humides, déversements d'hydrocarbures, loisir et tourisme
Catégorie: significative au niveau mondial: espèce(s) grégaire(s), concentrations de sauvagine, significative au niveau continental: espèce(s) grégaire(s)
Status de protection: Réserve nationale de faune (fédéral), Zone d'intervention prioritaire (Québec)
Accès réservé pour les coordonnateurs des ZICO
Nom d'usager: Mot de passe:

Accès


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Description du site
La ZICO de Rimouski se situe sur la rive sud de l'estuaire du Saint-Laurent. Elle s'étend du Rocher Blanc, à l'ouest de la ville de Rimouski, jusqu'à Pointe-au-Père, à l'est. Elle englobe l'ensemble de la baie en incluant l'îlet Canuel, l'île Saint-Barnabé et la réserve nationale de faune de Pointe-au-Père. Plusieurs cours d'eau se jettent dans la baie, le principal étant la rivière Rimouski. L'environnement immédiat du site est principalement urbain, la ville de Rimouski étant la capitale régionale du Bas-Saint-Laurent.

La portion littorale de la ZICO renferme des parcelles de milieux humides représentés par les marais à spartine. À l'intérieur de ceux-ci on retrouve la spartine alterniflore, de petits peuplements de carex, des zones herbeuses et des broussailles (aulnaie à saules) qui s'étendent au-delà de la limite atteinte par les plus hautes marées. D'anciennes friches agricoles mal drainées et une frange forestière riveraine participent également à la biodiversité de l'ensemble. Une grande vasière maritime à algues brunes et un herbier à zostère marine avec des blocs glaciels s'étendent entre la ville et l'île Saint-Barnabé. Ces habitats intertidaux sont presque complètement exondés à marée basse.

Le marais de Pointe-au-Père présente une mosaïque de terres humides, constituée d'un marais à spartine, de petites prairies à carex, de zones herbeuses humides à aulnes et quenouilles, ainsi que de prés secs à épilobes qui s'étendent au-delà de la limite atteinte par les plus hautes marées. La totalité de ce secteur est inondée lors des grandes marées. Le ruisseau Sainte-Anne traverse le site de l'est vers l'ouest et favorise l'établissement d'un petit herbier de zostère à son embouchure. Le site comprend également un quai qui appartient au gouvernement fédéral, transformé en centre d'interprétation historique maritime (le sous-marin l'Onondaga en étant l'attrait principal). De grands stationnements et une plate-forme de pique-nique ont été aménagés pour les touristes du site historique maritime de Pointe-au-Père, situé à proximité de la réserve nationale de faune.

L'île Saint-Barnabé, longue de plus de 5 km, fait face à la ville de Rimouski. Elle comprend une forêt mixte, d'anciennes friches agricoles et des milieux humides accueillant une biodiversité variée. À l'ouest de celle-ci, face au Rocher-Blanc, se trouve l'îlet Canuel, de plus petite taille et formé de quartzite. Il abrite une végétation subalpine maritime et une forêt à caractère boréal comme celle qu'on retrouve au Rocher-Blanc.

Oiseaux
Le site constitue une importante halte migratoire pour la sauvagine et les limicoles, à la fois au printemps et à l'automne. La Grande Oie des neiges est l'espèce dominante parmi la sauvagine au printemps avec plus de 25 000 individus dénombrés durant cette période, ce qui représente près de 4 % de la population nord-américaine pour cette espèce. Le Garrot d'Islande fréquente également le secteur au printemps; on y a ainsi recensé jusqu'à 150 oiseaux en un seul compte, ce qui équivaut à 5 % de la population de l'est du continent pour cette espèce.

Les marais côtiers du site sont l'un des six endroits situés le long de l'estuaire du Saint-Laurent à revêtir une importance capitale pour l'Eider à duvet. Bien que le site ne compte que quelques couples nicheurs, il s'avère essentiel à la survie de la population régionale d'eiders. Le site joue en effet un rôle important durant la période d'alimentation et d'élevage des jeunes, regroupant régulièrement plus de 1000 oiseaux en période de dispersion post-reproductrice; les 2600 individus recensés en août 1991 étant significatif au niveau continental.

Durant la migration printanière, le site est également utilisé par un nombre significatif au niveau mondial de Grands Chevaliers, de Bécasseaux minuscules et de Bécassins roux. En 1972, 1000 Bécasseaux minuscules ont été recensés à cet endroit, ce qui constitue un peu plus de 1 % de la population mondiale pour cette espèce. On y a aussi dénombré 250 Grands Chevaliers en 1983 et 1365 Bécasseaux minuscules en 1985, ce qui correspond à plus de 1 % de la population pour chacune de ces espèces.

Durant la migration automnale, quatre autres espèces de limicoles présentent un nombre significatif au niveau mondial. En 1986, 1600 Tournepierres à collier, ce qui équivaut à 4 % de la population mondiale, 2000 Bécasseaux à croupion blanc, ce qui correspond à 4 % de la population mondiale, et 3000 Bécasseaux variables (s.e. hudsonia), ce qui constitue 3 % de la population mondiale, ont été observés à ce site. On y a également enregistré plus de 1000 Pluviers argentés, ce qui représente une concentration significative au niveau mondiale. Parmi les autres espèces de limicoles qui utilisent le site, mais en de plus faibles proportions, on retrouve le Petit Chevalier, le Courlis Corlieu ainsi que les Bécasseaux maubèche, à poitrine cendrée et violet. Le Bécasseau semipalmé est l'espèce la plus commune parmi les limicoles à fréquenter ce site avec 4500 individus recensés en 1985.

En plus de la sauvagine et des limicoles, le site accueille trois espèces en péril au niveau national en petit nombre lors de leurs migrations, soit le Hibou des marais (une espèce vulnérable), le Faucon pèlerin (une espèce menacée) et l'Arlequin plongeur de la population de l'Est (une espèce en danger de disparition). Enfin, parmi les 120 espèces qui ont été rapportées à ce site, 20 ont été établies comme espèce nicheuse.




IBA Criteria
EspèceT | A | I Liens Date Saison Nombre G C N
Bécassin roux 1985 SP 1 365
Bernache cravant 2015 - 2017 SP 2 800 - 3 300
Fou de Bassan 1986 - 2020 SP 1 200 - 1 825
Garrot d'Islande 1971 - 2019 FA 34 - 161
Garrot d'Islande 1971 - 2020 SP 34 - 300
Garrot d'Islande 1977 - 2020 WI 34 - 350
Goéland marin 2008 - 2011 FA 1 352 - 1 500
Macreuse à bec jaune 2016 - 2019 FA 2 986 - 8 727
Macreuse à bec jaune 2018 SP 2 630 - 6 901
Macreuse à front blanc 2001 FA 10 000 - 15 000
Mergule nain 2003 - 2016 FA 9 - 13
Petit Pingouin 2017 FA 611 - 824
Pie-grièche migratrice 2000 SP 1
Plongeon catmarin 2004 - 2020 SP 310 - 4 187
Pluvier argenté 1978 - 1985 FA 2 000
Quiscale rouilleux 1990 - 2018 SP 24 - 50
Note: les espèces en gras dans ce tableau indiquent que le nombre maximum d'oiseaux à ce site excède au moins l'un des seuils de population (national, continental ou global). Il se peut que le site ne se qualifie pas à ce niveau de ZICO se nombre maximum correspondait à une observation exceptionnelle ou à une donnée historique.
 
Enjeux de conservation
Étant donné que l'estuaire du Saint-Laurent est une importante voie maritime, les déversements d'hydrocarbures constituent toujours une menace pour les oiseaux et l'écosystème en général. De plus, la teneur et la gravité des contaminants accumulés dans certains secteurs de la ZICO (issus de systèmes d'évacuation des eaux usées, lesquels étaient inadéquats par le passé) demeurent mal connues. Le sous-marin Onondaga et le site historique du phare (Parcs Canada) créent un achalandage important dans le secteur de Pointe-au-Père. l'accès à l'île Saint-Barnabé étant réglementé (accès public interdit de la fête du Travail en septembre jusqu'à la Saint-Jean-Baptiste en juin), cette partie du site est plus épargnée par les impacts des activités récréotouristiques. Cependant, la héronnière située dans la zone d'accès principal de l'île est vulnérable à un fort dérangement. Les problèmes d'érosion côtière sont présents un peu partout dans la ZICO et se trouvent amplifiés par une utilisation intensive du territoire : piétinement de la végétation littorale, enrochement, développement urbain, etc. Des secteurs parcourus de sentiers relativement achalandés, où pousse une flore plus fragile ou moins commune, sont aussi sensibles aux piétinements involontaires ou à la cueillette. C'est entre autres le cas de la végétation subalpine maritime au Rocher blanc, un secteur de plus en plus sillonné de sentiers improvisés. Cette même problématique est rencontrée en bordure des sentiers de l'île Saint-Barnabé, où croissent certaines espèces de plantes moins communes. Finalement, les milieux littoraux de la ZICO accueillent plus d'une vingtaine d'espèces d'oiseaux de rivage lors de leurs escales migratoires, de juillet à octobre. Ce groupe comprend plusieurs espèces en déclin. Ces oiseaux sont susceptibles d'être dérangés par les nombreux villégiateurs estivants qui partagent les mêmes plages. Le territoire de la ZICO comporte un refuge national de faune (statut fédéral) et huit habitats fauniques protégés de concentration d'oiseaux aquatiques (statut provincial). Le site fait également partie de la zone d'intervention prioritaire (ZIP) du Sud-de-l'Estuaire. Le Comité ZIP du Sud-de-l'Estuaire y a entrepris plusieurs actions de conservation, dont la formation d'un comité ZICO formé d'intervenants locaux ; l'animation d'activités éducatives dans des écoles primaires et secondaires ; la réalisation de travaux de revégétalisation de la plage et du marais salé du quartier Nazareth ; ainsi que l'application de mesures de contrôle de la renouée du Japon (espèce exotique envahissante).
Habitat du Poisson
Le paysage régional se définit par la présence de marais à spartine, d'herbiers de zostère marine, d'estrans rocheux et de plages de gravier et de galets. Certaines rivières du territoire sont d'importants sites de fraie pour l'éperlan arc-en-ciel (population du sud de l'estuaire du Saint-Laurent). Au début de l'été, on peut parfois observer le capelan qui roule sur les plages lors de sa reproduction. La dévalaison de l'anguille d'Amérique vers ses sites de reproduction dans l'Atlantique, qui a lieu à l'automne, permet la pratique de la pêche à la fascine. Deux autres espèces exploitées commercialement sillonnent les eaux libres de l'estuaire : l'esturgeon noir et le hareng atlantique.

La perte d'habitat du poisson demeure une problématique majeure dans la région. Les aboiteaux, par exemple, ont diminué grandement les sites propices à la reproduction du poisson, tandis que les terres agricoles en bordure du fleuve, le développement résidentiel et de villégiature et l'érosion côtière sont responsables de la destruction de plusieurs écosystèmes riverains.

Principales espèces présentes :
Anguille d'Amérique
Alose savoureuse
Capelan
Éperlan arc-en-ciel (population du sud de l'estuaire du Saint-Laurent)
Épinoches
Esturgeon noir
Hareng atlantique
Flore
La salinité des eaux du Saint-Laurent conditionne fortement la flore des habitats côtiers de la région. Les marais salés sont dominés par la spartine étalée, la spartine pectinée, le fétuque rouge et le carex paléacé. On y retrouve également, dans des proportions variables, une panoplie de plantes typiques du littoral estuarien : gesse maritime, livèche écossaise, Caquillier édentulé, glauce maritime, etc. Dans les zones submergées où le substrat est fin et le courant faible croît la zostère marine. Les herbiers de zostère abritent une biodiversité étonnante : mollusques, crustacés, poissons… qui attirent leur lot de prédateurs. De nombreux oiseaux piscivores, tel le grand héron, viennent y pêcher leur repas. La bernache cravant, quant à elle, entretient un lien étroit avec ce milieu puisque les parties souterraines de la zostère marine sont à la base de sa diète.

La perte d'habitats, que ce soit en raison d'interventions humaines (drainage des milieux humides, constructions de routes, étalement urbain, etc.) ou causée par des phénomènes naturels (érosion côtière), cause des pressions importantes pour la flore. De même, la pollution des eaux et les risques de déversements d'hydrocarbures demeurent des enjeux préoccupants pour la flore et la faune du secteur.

Principales espèces présentes :
Caquillier édentulé
Carex paléacé
Fétuque rouge
Gesse maritime
Glauce maritime
Livèche écossaise
Spartine étalée
Spartine pectinée
Zostère marine

Le programme des ZICO est une initiative de conservation internationale coordonnée par BirdLife International. Les co-partenaires canadiens du programme des ZICO sont Oiseaux Canada et Nature Canada.
   © Oiseaux Canada