Nicolet, Québec
Le site est situé tout près de la localité de Nicolet, sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent. Les limites du site correspondent à celles du Refuge d'oiseaux migrateurs de Nicolet, qui s'étire le long du fleuve à partir de l'île Moras, à l'est, jusqu'à la Longue Pointe, à l'ouest. Le site possède une largeur d'environ 2,5 km et est presque totalement inondé au printemps. Les différents habitats du site se succèdent, les terres cultivées laissant place aux milieux humides et aux marais à mesure que l'on approche de l'eau. Les trois îles qui se retrouvent à l'intérieur du site sont, quant à elles, parsemées de marécages boisés et de forêts. Du côté ouest, un marais à quenouilles entoure le bassin de sédimentation des eaux usées du village de Baie-du-Febvre. Le site s'avère également un lieu de frai et d'alimentation pour quelques espèces de poissons en péril, dont l'anguille d'Amérique et le grand brochet.
Le site abrite une grande diversité d'oiseaux aquatiques en raison de la taille de la zone inondée et de la proximité de champs cultivés. Au printemps, le site s'avère la plus importante aire de repos pour la Bernache du Canada et les canards barboteurs le long du Saint-Laurent. Le site héberge également un nombre significatif au niveau mondial de Grandes Oies des neiges avec un maximum de 500 000 oiseaux à avoir été dénombrés en 1998, un chiffre qui approche le nombre total d'individus pour cette sous-espèce. La Bernache du Canada y est aussi présente en nombre significatif avec un maximum de 100 000 individus à avoir été recensés en 1998. Le site est également fréquenté par un nombre important de Canards noirs et de Macreuses noires. On y a ainsi recensé 3000 Canards noirs au printemps de 1997, ce qui correspond à 1 % de la population mondiale pour cette espèce, et 5000 Macreuses noires à l'automne de 1985, ce qui équivaut à environ 2,5 % de la population nord-américaine pour cette espèce.
Plusieurs autres espèces d'oiseaux aquatiques peuvent aussi être observées à ce site au cours de l'automne. On y a ainsi déjà recensé 8000 canards barboteurs, 4500 Canards pilets, 15 000 Petits Fuligules et Fuligules milouinans et plus de 5000 Garrots à oeil d'or. Parmi les espèces de canards qui nichent à ce site, on retrouve les Canards branchu, souchet, chipeau, d'Amérique, le Fuligule à collier ainsi que les Sarcelles d'hiver et à ailes bleues. Le site compte également parmi les rares endroits au Québec à abriter des Fuligules à tête rouge, des Érismatures rousses et des Phalaropes de Wilson nicheurs. On retrouve environ une centaine de Phalaropes de Wilson au Québec, et environ une trentaine de ceux-ci sont connus pour nicher à ce site.
La Guifette noire est la seule espèce ne faisant pas partie de la sauvagine à fréquenter le site en nombre significatif. Durant la saison de nidification de 1997, on y a en effet dénombré 1000 individus, ce qui représente peut-être 10 % de la population canadienne pour cette espèce si peu connue. Le Butor d'Amérique, la Marouette de Caroline et la Gallinule poule-d'eau comptent aussi parmi les autres espèces nicheuses.
Enfin, il arrive régulièrement que trois espèces menacées au niveau national fréquentent le site en petit nombre, soit le Hibou des marais, une espèce vulnérable, le Petit Blongios (nicheur), une espèce vulnérable, et le Faucon pèlerin, une espèce menacée.
La préservation de la qualité de l'eau est un enjeu majeur pour la conservation des habitats et de la biodiversité des ZICO du secteur du lac Saint-Pierre. Les résultats concernant le taux de plusieurs métaux lourds, comme le plomb, le chrome, l'aluminium, le cuivre et le fer, obtenus lors de la mesure de la qualité de l'eau de surface, dépassent fréquemment le niveau acceptable. De plus, les échantillonnages de sédiments démontrent que la teneur en BPC et en plomb au fond du lac dépasse elle aussi régulièrement les critères de qualité établis pour le dragage. Les activités agricoles, qui occupent la majeure partie du territoire, impliquent essentiellement des monocultures dites « payantes ». Ce type d?agriculture est peu compatible avec le type d?habitat qu?on retrouve sur ce territoire, soit des terres souvent inondées. Les fertilisants et les autres produits chimiques qui sont utilisés pour ces cultures occasionnent une réduction importante la qualité de l'eau. Bien que peu d?études aient été réalisées à ce jour en ce qui concerne la contamination par bioaccumulation chez les oiseaux, les résultats acquis jusqu?à présent indiquent la présence de pentachlorophénol, d?hexachlorocenzène et de DDT. Les tests balistiques qui sont entrepris par la Défense nationale contribuent, quant à eux, à effrayer les oiseaux et à perturber l'habitat, mais l'impact de ces activités n?est pas encore bien connu. Étant donné le nombre important de navires qui utilisent la voie maritime du Saint-Laurent, les déversements d?hydrocarbures constituent également une autre menace. Le site fait partie de la Réserve mondiale de biodiversité du lac Saint-Pierre, décrétée par l'UNESCO. Il est reconnu comme étant une zone humide d?importance internationale par la convention RAMSAR. Il est également désigné refuge d?oiseaux migrateurs et il est compris à l'intérieur de la zone d?intervention prioritaire (ZIP) du lac Saint-Pierre. Certaines parties du site ont également reçu le statut d?habitat faunique ? concentration d?oiseaux aquatiques, de zone d?interdiction de chasse (ZIC) et de zone inondable désignée (ZID). Des projets de gestion et d?aménagement des terres, profitables à la fois pour la faune et pour les agriculteurs, ont été mis sur pied à cet endroit par différents organismes gouvernementaux et non gouvernementaux. Canards Illimités, en association avec le Plan nord-américain pour la protection de la sauvagine, s?est aussi porté acquéreur de terres dans le secteur. Grâce aux efforts de Canards Illimités, un marais et trois haltes migratoires ont été aménagés à cet endroit. En 2013, le comité ZIP du lac Saint-Pierre a également effectué l'aménagement de deux cours d?eau (nettoyage, plantation, aménagements fauniques, remplacement des ponceaux).
Le secteur du lac Saint-Pierre est un élargissement du fleuve qui représente une des plus importantes zones de milieux humides en eaux douces du Québec. Son archipel et les abords du lac abritent de vastes herbiers aquatiques, des marais et des marécages arborescents fréquentés par plus d'une soixantaine d'espèces de poisson. Lors des crues printanières, la plaine inondable est un site important de fraie et d'alevinage pour de nombreuses espèces de poissons, tels la perchaude et le grand brochet. Plusieurs espèces des poissons fréquentant le lac et ses affluents sont sur la liste des espèces en péril. C'est le cas du chevalier cuivré, un poisson endémique du Québec en voie de disparition, l'esturgeon jaune, une espèce menacée au Québec, et l'anguille d'Amérique, une espèce préoccupante. La plus grande population connue de méné d'herbe, une autre espèce dont le statut est préoccupant, est localisée dans le secteur du lac Saint-Pierre.
La diminution des habitats disponibles est notamment attribuable à l'assèchement des milieux humides pour favoriser l'agriculture et le contrôle des niveaux d'eau dans le Saint-Laurent. La navigation commerciale et de plaisance provoque une érosion des rives par le batillage, tandis que le dragage du chenal modifie l'écoulement des eaux et la structure des habitats présents. L'implantation de l'industrie agricole à l'échelle des bassins versants, la présence de nombreuses industries en amont du lac Saint-Pierre, la densité de population et la villégiature sont responsables de la dégradation de la qualité de l'eau. La population de doré jaune, un poisson très sensible à la pollution, semble être en déclin dans le secteur depuis plusieurs années, tout comme la perchaude, qui a été longtemps l'espèce commerciale la plus importante du secteur.
Principales espèces présentes :
Anguille d'Amérique
Barbotte brune
Chevalier cuivré
Doré jaune
Doré noir
Esturgeon jaune
Grand Brochet
Méné d'herbe
Perchaude
Les habitats de ce secteur se caractérisent par une sédimentation importante. Les apports des nombreux affluents, comme les rivières Richelieu et Saint-François, en sont responsables en grande partie. Cette sédimentation favorise la formation de marais et de prairies humides. On y retrouve de vastes herbiers submergés dominés par la vallisnérie américaine et le myriophylle à épi. Les marais émergents sont peuplés par les scirpes, les sagittaires et les quenouilles. Plusieurs espèces de canards s'alimentent dans ces milieux, dont les fuligules qui affectionnent particulièrement la vallisnérie américaine.
L'érosion des berges, que ce soit en raison des facteurs naturels (vents, cycles de gel et de dégel, absence de glace pour protéger les berges au printemps) ou humains (vagues provoquées par le passage des navires), menace les habitats riverains. Les variations du niveau d'eau dans le corridor fluvial influencent l'écologie des espèces végétales et animales qui y vivent. Une diminution importante et prolongée des périodes d'immersion des berges pourrait avoir des conséquences sur la flore en favorisant la croissance d'espèces végétales plus terrestres, à caractère arbustif et même arborescent. En outre, la propagation d'espèces envahissantes exerce des pressions considérables sur la flore indigène de ces habitats.
Principales espèces présentes :
Vallisnérie américaine
Myriophylle à épi
Quenouille à feuille étroites
Quenouille à feuilles larges
Sagittaire dressée
Sagittaire latifoliée
Scirpe d'Amérique
Scirpe des étangs
Oie des neiges | ||
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Nombre | Année | Saison |
60 000 - 75 000 | 2020 | Printemps |
100 000 - 210 400 | 2019 | Printemps |
100 000 - 150 000 | 2018 | Printemps |
100 000 - 250 000 | 2017 | Printemps |
150 000 | 2016 | Printemps |
75 000 - 100 000 | 2015 | Printemps |
60 000 - 250 000 | 2014 | Printemps |
20 000 - 100 000 | 2013 | Printemps |
20 000 - 100 000 | 2012 | Printemps |
25 000 - 200 000 | 2011 | Printemps |
400 000 | 2010 | Printemps |
50 000 - 100 000 | 2008 | Printemps |
50 000 - 500 000 | 2007 | Printemps |
25 000 - 50 000 | 2006 | Printemps |
25 000 | 2005 | Printemps |
50 000 | 2004 | Printemps |
20 000 | 2003 | Automne |
20 000 - 200 000 | 2003 | Printemps |
50 000 - 300 000 | 2001 | Printemps |
150 000 - 800 000 | 2000 | Printemps |
150 000 - 300 000 | 1999 | Printemps |
40 000 | 1998 | Automne |
200 000 - 500 000 | 1998 | Printemps |
5 000 - 500 000 | 1997 | Printemps |
5 000 | 1996 | Automne |
5 000 - 350 000 | 1996 | Printemps |
5 000 - 50 000 | 1995 | Printemps |
25 000 | 1994 | Hiver |
5 000 - 200 000 | 1994 | Printemps |
5 000 - 250 000 | 1993 | Printemps |
10 000 - 50 000 | 1992 | Hiver |
5 000 - 85 000 | 1992 | Printemps |
50 000 - 200 000 | 1991 | Hiver |
5 000 - 150 000 | 1991 | Printemps |
5 000 - 100 000 | 1990 | Printemps |
20 000 | 1989 | Hiver |
5 000 - 50 000 | 1989 | Printemps |
5 000 - 100 000 | 1988 | Printemps |
23 500 | 1987 | Hiver |
6 000 - 60 000 | 1987 | Printemps |
5 000 - 40 000 | 1986 | Printemps |
5 000 - 46 000 | 1985 | Printemps |
5 000 - 20 000 | 1984 | Printemps |
7 000 | 1982 | Hiver |
5 000 - 12 502 | 1982 | Printemps |
Bernache du Canada | ||
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Nombre | Année | Saison |
5 000 - 10 000 | 2021 | Printemps |
2 500 - 6 000 | 2020 | Printemps |
6 000 - 15 000 | 2019 | Printemps |
3 000 - 10 000 | 2018 | Printemps |
2 000 - 50 000 | 2017 | Printemps |
2 000 - 25 000 | 2016 | Printemps |
2 000 | 2015 | Automne |
2 000 - 50 000 | 2015 | Printemps |
2 000 - 40 000 | 2014 | Printemps |
2 000 - 29 500 | 2013 | Printemps |
4 500 - 35 000 | 2012 | Printemps |
3 000 - 25 000 | 2011 | Printemps |
2 000 - 10 000 | 2010 | Printemps |
2 500 - 8 664 | 2009 | Printemps |
2 000 - 10 000 | 2008 | Printemps |
2 000 - 7 000 | 2007 | Printemps |
2 000 - 5 000 | 2006 | Printemps |
2 500 - 15 000 | 2005 | Printemps |
3 000 - 30 000 | 2004 | Printemps |
2 000 - 5 000 | 2003 | Printemps |
2 000 - 5 000 | 2002 | Printemps |
3 000 - 10 000 | 2001 | Printemps |
1 800 - 20 000 | 2000 | Printemps |
2 000 - 50 000 | 1999 | Printemps |
2 000 - 50 000 | 1998 | Printemps |
2 000 - 50 000 | 1997 | Printemps |
1 800 - 50 000 | 1996 | Printemps |
2 000 - 10 000 | 1995 | Printemps |
5 000 - 100 000 | 1994 | Printemps |
2 000 - 30 000 | 1993 | Printemps |
5 000 - 15 000 | 1992 | Hiver |
5 000 - 30 000 | 1992 | Printemps |
5 000 - 50 000 | 1991 | Hiver |
2 000 - 50 000 | 1991 | Printemps |
3 000 - 15 000 | 1990 | Printemps |
5 000 | 1989 | Hiver |
5 000 | 1989 | Printemps |
5 000 - 8 500 | 1988 | Printemps |
13 278 | 1987 | Hiver |
5 000 - 15 000 | 1987 | Printemps |
5 000 - 15 000 | 1986 | Printemps |
5 000 - 12 000 | 1985 | Printemps |
5 000 - 20 000 | 1984 | Printemps |
10 000 | 1983 | Hiver |
5 000 - 10 025 | 1983 | Printemps |
5 000 - 15 000 | 1982 | Printemps |
7 000 | 1979 | Automne |
18 000 | 1978 | Printemps |
30 000 | 1977 | Printemps |
10 000 | 1976 | Printemps |
20 000 | 1975 | Printemps |
6 200 | 1974 | Printemps |
5 000 | 1973 | Printemps |
Quiscale rouilleux | ||
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Nombre | Année | Saison |
120 | 2021 | Automne |
25 | 2017 | Automne |
30 | 2017 | Printemps |
50 | 2014 | Printemps |
25 | 2003 | Printemps |
150 | 1993 | Automne |
Macreuse à bec jaune | ||
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Nombre | Année | Saison |
5 000 | 1985 | Automne |
Petit Blongios | ||
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Nombre | Année | Saison |
21 - 28 | 2018 | Printemps |
17 | 2017 | Été |
13 | 2016 | Été |
13 | 2011 | Été |
13 | 2011 | Printemps |
12 | 2004 | Été |
4 | 1996 | Été |